Creepshow… Véritable madeleine de Proust pour l’ensemble des fantasticophiles en culottes courtes des années 80, l’on pourra dire qu’il aura marqué son époque et est aujourd’hui un film culte et indispensable dans toutes bonnes DVDthèque. Réalisé en 1982 par George Romero, il aura droit à sa suite en 1987, cette fois-ci réalisée par Michael Gornick, Romero se contentant d’être au scénario.

Initialement, quatre segments devaient être réalisés mais la production, pour raccourcir le film, décidera d’en faire seulement trois là où dans Creepshow, on nous avait régalé de cinq histoires. Que dire de ce second opus ? Soyons clair, il n’a ni la force ni l’aura du premier. Le fait vient principalement des histoires. Justement, quelles sont-elles ?

Le Vieux chef tête-de-bois : dans une petite ville paumée au fin fond des États-Unis vivent Martha et Ray Spruce, un couple épicier dont les affaires périclitent. Un soir, trois voyous les agressent et, par accident, tuent Martha. Ray, devenant un témoin gênant, subira le même sort. Mais, à l’entrée du magasin trône une statue en bois d’un Amérindien qui s’animera et vengera ce gentil couple. Une histoire simple pour débuter le métrage qui peut être considéré comme une mise en bouche. Pas ou peu d’effet sanglant, elle mise sur l’ambiance, celle-ci étant poussiéreuse de par son décor.

Le Radeau : quatre ami·e·s décident de se rendre à un lac sur lequel se trouve un radeau. Pensant se baigner, fumer et copuler (bref, passer du bon temps), iels se feront attaquer par une mare noire ressemblant à une nappe de pétrole. Clairement la meilleure histoire du lot, avec une fin d’une ironie… monstre.

L’Auto-stoppeur : Annie Lansing trompe son mari avec un homme plus jeune, en le payant. Un soir, après une nuit de plaisirs, elle renverse en voiture un auto-stoppeur et le tue. Elle s’enfuira mais le cadavre de l’homme la poursuivra tout au long de la route.

Dernier segment, celui-ci ne démontre aucune véritable originalité dans son histoire mais reste très agréable car l’acharnement de cet auto-stoppeur est redoutable. Doit-on y voir une symbolique de l’adultère? La question peut peut-être se poser.

Comme dit, Creepshow 2 est un film qui n’a pas le statut culte du premier mais reste une œuvre qui aura marqué et laissé son empreinte sur une génération de cinéphiles. Bien des années plus tard et (trop ?) tardivement, un troisième sera réalisé mais il est et restera totalement oubliable. Il vaut mieux rester sur les deux premiers et regarder la série Tales from the Crypt qui est une extension et un complément culte à ces deux métrages.

À noter la présence de Tom Savini en Creeper au début et à la fin du film, et surtout cette note en fin de générique qui est, malheureusement, parfois encore d’actualité et ce, pour d’autres domaines artistiques :

« Juvenile delinquency is the product of pent-up frustrations, stored-up resentments and bottled-up fears. It is not the product of cartoons and captions. But the comics are a handly, obvious, uncomplicated scapegoat. If the adults who crusade against them would only get as steamed up over such basic causes of delinquency as parental ignorance, indifference and cruelty, they might discover that comic books are no more a menace than Treasure Island or Jack the Giant Killer. »

« La délinquance juvénile est le produit de frustrations refoulées, de ressentiments accumulés et de peurs refoulées. Ce n’est pas le produit de dessins animés et de fables. Mais les bandes dessinées sont un bouc émissaire pratique, évident et simple. Si les adultes qui se battent contre s’énerveraient sur des causes fondamentales de délinquance telles que l’ignorance, l’indifférence et la cruauté des parents, iels pourraient découvrir que les bandes dessinées ne sont pas plus une menace que Treasure Island ou Jack the Giant Killer. »


Auteur / autrice

  • The Old Dark House

    Rêveur perdu dans ses mondes imaginaires, poseur de mots à ses heures perdues, il transporte ses ressentis dans sa valise pleine à craquer. Il titube, il trébuche parce qu’il est ivre, mais ivre de mots et de films. L’épouvante est sa base mais il est friand de tous les sous-genres.

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