Mince, la date butoir de mon premier article arrive. 

De quoi vais-je parler ? 

Aucune idée, mais je sais où trouver de l’inspiration, direction Shadowz, notre plateforme bien aimée.

La course continue, je fouille, je scrolle, je réfléchis.

Soudain, le film et l’idée sont là.

Death Race 2000 (Paul Bartel, 1975) !

Alors tou·te·s sur la ligne de départ, mon avis démarre. 


Nous sommes en l’an 2000, les États-Unis sont devenus une sorte de dictature, renfermée sur elle-même, dirigée par « Mister President ». Un homme mystifié qui a décidé en 1979 suite à un krach mondial de mettre en place un nouveau sport, une sorte de jeu du cirque modernisé. Cinq duos sont au volant de cinq voitures et devront traverser les États-Unis en trois étapes, mais attention ! Tous les coups sont permis, et arriver premier ne fait pas forcément de nous le·la gagnant·e de l’épreuve. Non, il existe un système de points, que l’on rapporte en tuant des citoyen·ne·s sur la route, et selon son sexe ou sa catégorie d’âge, il rapporte plus ou moins de points. Nous voilà tombé·e·s dans une version adulte d’un cartoon bien connu…

Les fous du violent

Le démarrage du film nous plonge dans le contexte et nous présente au travers d’une fausse émission télé américaine des années 70, nos duos, chacun incarnant un stéréotype bien appuyé, et une voiture les représentant. La voiture taureau est pilotée par Calamity Jane, une cow girl qui n’a pas froid aux yeux. Le lion romain est conduit par Néron, gladiateur des routes. Nous retrouvons également une voiture typée char allemand et piloté par Matilda, représentante des nazis états-uniens. Puis nos deux pilotes « star » ne sont que « Mitraillette » Joe Vitarbo, gangster italien impulsif interprété par Sylvester Stallone avant de devenir notre Démolition Man adoré. Et le plus grand champion de la Death, l’homme qui n’a jamais été vaincu malgré des accidents magistraux, le seul, l’unique, Frankenstein ! Tou·te·s sont accompagné·e·s de co-pilotes de sexe opposé, et nous voyons donc arrivée Annie Smith, nouvelle partenaire de Frankenstein, qui restera notre personnage central jusqu’à la fin de cette aventure. Évidemment tout le peuple états-unien n’est pas forcément fan, alors nous retrouvons en face la résistance qui essaye par tous les moyens de faire arrêter ce jeu dangereux et barbare. Mais surtout ce dictateur anti-liberté, qui les dirige.

Mon avis sur le film

Attention ça va spoiler !

Est-ce que j’ai passé un bon moment ? Moyen plus, il y a certain piège fait par les Résistant·e·s qui m’ont fait vraiment rire, mais sûrement parce que Bugs Bunny ferait les mêmes. Mais littéralement, je n’ai pas envie de vous les dévoiler, car réellement, c’est une bonne surprise.

Stallone ne savait pas jouer, et ça se voit, caricature, scène de danse qui devrait selon moi être plus connue que la danse de JCVD dans Kickboxer (saga de films initiée en 1989 par Mark DiSalle et David Worth). Quoique… La danse de JCVD est quand même folle, moment gênant avec de la crème sur le visage. Bref, on est content·e de le voir, mais ça nous rappelle que l’année suivante, il fait Rocky (John G. Avildsen, 1976), et qu’il pourra enfin commencer sa carrière d’étalon italien.

Frankenstein tenu par David Carradine est une bonne idée, un mythe construit pour le show, la patrie, une légende aussi fausse que réelle, car il reste le champion des Death Race.
J’aime l’ambivalence de son personnage, on ne sait pas qui il soutient.

Les scènes de voiture sont agréables, et aussi violentes qu’on pouvait l’être en 1976, rien de choquant, mais délicieusement kitch. L’esprit émission télé est surjoué pour appuyer son propos politique, et qui nous renforce dans l’absurdité.

Je pense que ce n’est pas un film important à avoir vu dans sa vie, mais son concept et son impact nous ont amené à des choses formidables.

Après je pense que le regarder seul·e, avec de l’eau, dans le cadre d’un article, m’a possiblement faussé l’expérience de ce genre de film. Mais qui sera plus agréable avec de la pizza, de la bière et des ami·e·s pour se lancer dans une folle soirée de réact’.

L’héritage

En regardant ce film, un écho d’un nanard perdu est revenu dans mon esprit, Frankenstein, une course mortelle. Mais oui ! Death Race avec Jason Statham, alors qu’est-ce que j’ai fait aujourd’hui ? Mater le reboot et son préquel Death Race 2 (Roel Reiné, 2011). Ce n’est marqué nulle part que c’est un préquel… les malins….


Film de Paul W. S. Anderson (l’Uwe Boll avec de l’argent) sorti en 2008), ce film avec Statham reprend l’idée du mythe monté de toute pièce, mais on est loin de l’âme et de l’originalité du premier titre.

Se situant dans une prison et plus sur les routes américaines, on perd ce côté hystérie et regard du public de ce massacre. L’image est classique pour les petits budgets de l’époque, sombre et pas stable. À voir entre ami·e·s, mais ce coup-ci, les bières ne suffiront peut-être pas, et attention, ne tentez pas un drink game pour chaque punchline avec regard caméra, cela serait trop vite le chaos. Mais celui qui m’a le plus intéressé est le préquel. Nous retrouvons, ici, l’idée de l’émission télé, on voit ce que ça donne à la réalisation, on renforce l’esprit de la série, on voit un prototype sous un autre format avec un budget avoisinant un film NRJ12. Qui pourra nous surprendre avec la présence de Sean Bean, Dany Trejo et Ving Rhones, qui ne sont même pas que de simples caméo !

Une surprise pour un·e amateur·trice de film moyen, comme moi, et qui ne cherche pas à faire plus. Et qui à l’inverse de son prédécesseur m’aura fait rire avec une scène de braquage à 5 personnes dans une voiture 3 portes… L’idée parfaite quand on doit être les plus rapides. Bref, l’envie de voir le 3 et le 4 est quand même bien présente, possiblement mon côté masochiste. Il existe également une suite directe réalisée dans les années 2000 du film de 1975, mais je ne l’ai pas vu. Je n’hésiterai pas à compléter cet article si je mets la main dessus. Et pour finir sur l’héritage, quittons maintenant le cinéma pour parler de son réel héritier selon moi. Le génialissime, le controversé, Carmagueddon, jeu de course sortie en 1997 sur PC, Mac puis Playstation et Nintendo 64 (oui, oui, un des rares jeux violents de la console familiale). Un jeu qui a bercé mon enfance. Basées sur l’idée du film, des voitures aux design hasardeux doivent faire des tours dans des lieux ouverts, un timer qui descend est leur plus grand ennemi, le moyen de le faire remonter ? Écrasé·e·s, les passant·e·s ou détruisant les autres concurrent·e·s. Carambolage et gadget absurde et le tout noyé dans des litres de sang numérique. Je trouve que le jeu arrive à quitter ce côté nanard pour en faire un jeu cathartique, un exutoire de chair et d’acier, mais en réussissant à garder une distance sur l’horreur du principe.

Et là où cela reste le plus fort, c’est de trouver cet équilibre pour ne pas tomber dans le malsain. Nous ne sommes plus publics, mais, dans l’acting de ses courses morbides et le juste dosage d’humour et de violence en font pour moi un souvenir marrant de mon enfance (promis j’en parlerais à un psy de cette enfance…).

Bref, vous l’aurez compris, l’héritage d’un film peut être surprenant, et celui-ci pas assez connu à mon goût, nous à montrer que des concepts osés peuvent marcher. Quel que soit le média.


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