Découvert sur la toile lors de recherches folkloriques, Nariyuki est ce genre de personne discrète et passionnée qui donne un refuge numérique aux monstres de sa jeunesse. Originaire de l’archipel du Japon, Nariyuki dispose d’un imaginaire riche en mythes et légendes et de créatures toutes aussi étranges que lugubres. Passionné de cinéma d’horreur, et notamment des classiques nippons, ses illustrations nous transportent du couloir rétro de The Shinning (Stanley Kubrick, 1980) à Kayako de Ju-on (Takashi Shimizu, 2000) tout en réalisant un tour des yôkai (créatures et esprits du shinto) et autres yûrei (fantômes nippons) dans leur milieu naturel !


Bonjour Nariyuki, pourrais-tu te présenter ?

 Mon nom est Nariyuki Shimamoto, je suis né dans la ville de Wakayama, dans la préfecture du même nom. J’ai vécu à Tokyo pendant un bon moment et maintenant, je suis retourné vivre dans ma ville natale.

Ça fait longtemps que tu fais de l’illustration ? Tu utilises l’Intelligence Artificielle pour dessiner ?

Il y a trois ans, j’ai commencé par réaliser des images sur mon ordinateur et à les mettre sur Internet. Sans aucune prétention professionnelle. Puis, j’ai commencé avec l’Intelligence Artificielle (Midjourney), il y a environ un an. C’était une bonne manière pour m’exprimer et sortir les images que j’avais en tête. J’ai toujours des esquisses à l’esprit mais je n’ai jamais appris les bases du dessin et il y a un peu près un an mon bras droit à cesser de bouger comme je le souhaitais, alors j’ai compensé avec l’IA. Il s’agit de dessiner la base avec l’IA, puis de corriger et de synthétiser le tout avec Photoshop.

 Quelles sont tes sources d’inspiration ?

 Les mythes et histoires de fantômes qui existent au Japon depuis des temps immémoriaux, les nombreux événements historiques de mon pays ainsi que le folklore et les individus impliqués dans ces récits.

L’Intelligence Artificielle, est-ce que c’est un choix technique ou artistique ?

  C’est un choix artistique. À la base, je n’avais pas la technologie pour réaliser les dessins que j’avais en tête.

Tu t’inspires beaucoup du folklore de ta culture et du cinéma japonais dans tes illustrations, est-ce important pour toi ?

C’est assez important pour moi. Je tiens particulièrement à être « japonais », c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de dessiner des yôkai, des divinités et des monstres japonais plutôt que des créatures d’outre-mer.

Est-ce qu’il y a une signification particulière à dessiner de l’horreur ? 

Paradoxalement, je ne suis pas spécialement amateur d’horreur, mais l’horreur est propice à l’expression libre de ma passion…

  • Nariyuki, Japon
  • Nariyuki, Japon
  • Nariyuki, Japon

Est-ce que tu cherches à faire passer un discours particulier, de véhiculer quelque chose, à travers ton art ?

 Le Japon. Je dessine parce que je veux transmettre la culture, les coutumes et l’esprit japonais.

Et qu’est-ce qui t’a poussé à commencer le dessin par IA ?

Avant de commencer à dessiner des illustrations, j’étais dans un groupe de rock plutôt original, mais je ne pouvais pas bouger mon bras droit comme je le voulais, alors j’ai commencé à dessiner des illustrations sur mon ordinateur pour m’exprimer et partager ma passion.

Peux-tu me parler un peu plus de ton groupe de musique ?

J’ai écrit et performé des chansons avec mon groupe depuis le lycée. J’ai soutenu et joué avec beaucoup de groupes au fil des années, et de mon coté j’ai plusieurs groupes « à moi », c’est un peu compliqué de revenir sur tous ! Cependant, ils avaient en commun le fait d’être lourdement influencés par le punk alternatif et la musique bruitiste (noise music).

 C’est quoi tes films ou univers favoris ?

Brumes de chaleur (Seijun Suzuki, 1981), Double suicide à Amijima (Masahiro Shinoda, 1969), Shining (Stanley Kubrick, 1980) et Suspiria (Dario Argento, 1977).

Et c’est quoi ta petite habitude pour trouver l’inspiration ?

 Regarder des films, lire des livres…

Quel·le est l’illustrateur·trice qui t’inspire le plus ?

Il y a davantage de peintres et de cartoonistes que d’illustrateurs : Tadanori Yokoo, Salvador Dali, Beksiński, Shigeru Mizuki, Junji Ito et Kazuo Umezu.

Comment est-ce que tu perçois tes illustrations ? C’est quoi ta relation à l’IA ?

Mon dessin, c’est mon alter ego et mon histoire. L’Intelligence Artificielle est un partenaire avec lequel on peut voyager, ensemble, vers la terre des esprits. En ce sens, Midjourney est un partenaire qui complète mes lacunes.

Dernière question ! C’est quoi ton rêve le plus fou ?

 Chaque jour est un rêve un peu fou. Spécialement, quand je me vois moi-même réaliser des illustrations.


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