Après la romance dramatique (Le Saut périlleux en 2004) et le film de guerre (Lore en 2013), la réalisatrice australienne, Cate Shortland, diffuse en 2017 son troisième long-métrage intitulé Berlin Syndrome. Avec ce film, la cinéaste publie son premier thriller psychologique.
Clare, interprétée par Teresa Palmer (Warm Bodies) est une jeune touriste australienne. Armée de son sac à dos et de son appareil photo, elle découvre les attraits de la capitale allemande. C’est lorsqu’elle rencontre Andi (Max Riemelt, Wolfgang dans la série Sense 8) que l’histoire prend une tournure particulière. Ce jeune instituteur, après une nuit passée avec Clare, va la garder captive dans son appartement. Le public accompagne ainsi la jeune femme dans son supplice, à la merci d’étranges obsessions d’Andi.
Dans Berlin Syndrome, le sentiment d’anxiété ressenti par l’auditoire ne provient pas du fait de voir l’héroïne être torturée, violentée, abusée sexuellement ou coupée en petits morceaux, mais simplement du fait qu’elle soit privée de liberté, dans un appartement situé en pleine ville mais qui semble pourtant totalement coupé du monde extérieur…


L’otage est tiraillée entre la résignation et la volonté de fuir, entre la soumission et ses velléités de rébellion. Ce sont bien les actes de violence morale mais surtout physique qui vont permettre de matérialiser la relation de soumission/domination entre les deux personnages.
Contrairement à certains films du genre, ici, la jeune femme séquestrée ne passe pas son temps à pleurnicher, mais passe plutôt par différents états qui semblent beaucoup plus vrais que ce qu’on a l’habitude de voir. Ce côté réaliste, subtil dans les détails, donne beaucoup de force à l’œuvre. Teresa Palmer livre une prestation convaincante, ce qui rend Berlin Syndrome captivant.
Néanmoins, le public reste sur sa faim à cause d’un dénouement précipité et très confus. Si la performance de Teresa Palmer est remarquable, celle de Riemelt ne convainc pas tout à fait. Le personnage d’Andi, dont on peine à vraiment saisir les motivations, reste malheureusement assez plat et peut expliquer cette déception. C’est en fin de compte avant tout la relation complexe, remarquablement bien développée, entre la victime et le tortionnaire qui donne au troisième film de Cate Shortland son énergie et son intérêt ! Berlin Syndrome est disponible sur Netflix!





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