Au gré des pérégrinations tardives d’Instagram, mon œil s’est arrêté sur un compte particulier qui semblait avoir un concept original : transformer vos photos en portraits de zombies ! Malade chronique souffrant de fibromyalgie, Cyb fait de sa passion de l’horreur à la fois une occupation artistique mais aussi un moyen de subsistance. Malgré les nombreux filtres « zombie » qui peuvent exister au sein des nouvelles applications et technologies de l’image, cet artiste au grand cœur cherche surtout à faire vivre ses monstres et à soigner les détails de cette chair putrifiée ! Créateur de vanités, représentations allégoriques de la fragilité de la vie humaine et de la vacuité de l’existence et des passions humaines. Représentant ainsi le temps qui passe et qui atteindra irrémédiablement la mort, Cyb sublime la flétrissure du corps et l’éphémère de la vie. Il a notamment participé à plusieurs expositions avec l’APIA, association d’audiovisuel et de cinéma sur Arras et avec Art Sep qui lutte contre la sclérose en plaques.
Bonjour ! Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Cédric alias Cyb, j’ai 43 ans… oui je suis jeune ! Je réside à Arras dans le Pas-de-Calais.
Depuis combien de temps, tu fais ce genre d’art ? C’est une idée assez cool, comment elle t’est venue en tête ?
Plus le temps passe, à cause de mes pathologies, je suis de plus en plus long, ça peut aller d’une demi-journée entre 3 et 4 heures à 2 ou 3 après-midis. Au plus loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé créer des monstres, des zombies… J’ai commencé par le dessin, mon entourage me voyait partir dans un métier d’art (illustrateur, graphiste, etc.) mais je n’ai pu partir dans cette voie. J’en suis venu à créer mes portraits quand je suis tombé au chômage en 2007. Une amie m’avait prêté une version d’essaie de Photoshop. De là, j’ai commencé à apprendre à utiliser ce logiciel, j’ai fait tous les tutos possible pour bien comprendre ce logiciel qui n’est pas facile ! Et quand j’étais plus à l’aise, j’ai commencé à retoucher les photos des amis sur Facebook, en leur donnant un aspect zombie, démon ou autre, dans le but de les faire râler. Mais, j’ai eu des réactions toutes inverses : ils aimaient et les autres me demandaient de les faire aussi, ce qui m’a poussé à toujours m’améliorer.
Quelles sont tes inspirations ? Tu sembles fan des univers de zombies, il y a un film ou une œuvre qui t’aurait particulièrement marqué ?
Je n’ai pas d’artiste ou œuvre en particulier. Bien sûr comme je dévore des films d’horreur depuis mes 7 ans (mon premier film vu était La Nuit des sangsues), ça me donne des idées. Mais j’aime faire à ma façon et créer mes propres monstres !

Comment tu perçois l’horreur dans l’art ?
Le monde de l’art est tout nouveau pour moi, je suis dans ma deuxième année à être rentré dans
celui-ci, j’apprends à connaître ce milieu. Dans mon secteur, on ne voit pas ce genre de création, c’est très classique…
Tu essaies de vivre de ton art ? Comment ça se passe concrètement ? Il y a public pour des photos-zombies ?
Oui, j’essaie. On m’a poussé à me mettre en microentreprise il y a 2 ans. Avant, j’avais fait l’expérience de mettre 4 cadres dans la boutique d’un ancien ami, dans le but d’avoir des réactions en vrai (autre qu’Internet). Et les 4 ont été vendus en moins de 2 semaines ! Pour le moment, je n’en vis pas, je cherche des endroits pour exposer mais c’est dur… Ici, ils rattachent mon travail à Halloween… On me pousse à persister, j’ai des pistes donc j’y travaille !
J’ai vu que tu avais une exposition prévue ! Peux-tu en dire quelques mots ?
Oui, la première à Arras qui à lieu le 28 octobre 2023, ce sera la seconde fois qu’ils m’invitent, c’est l’APIA (Association de Production Image et Audio), une association qui veut mettre en avant le cinéma d’horreur ! Celle à Lille, qui sera du 10 au 12 novembre 2023, est organisé par une l’association ArtSep, celle-ci à pour but d’aider à la recherche contre la sclérose en plaque.
Qu’est-ce que tu penses de l’IA ? Est-ce que les nouvelles technologies t’aident à créer ?
Je ne suis pas pour, je trouve que ça brise l’imagination et surtout que si ça persiste, à long terme, faire disparaitre des métiers (illustration, graphisme etc.).
Question de la fin : c’est quoi ton rêve ou ton objectif le plus dingue ?
Rencontrer des réalisateurs/artistes dans le monde l’horreur, Tim Burton, Guillermo del Toro et tant d’autres. Et mon objectif le plus dingue ? Vivre de mon travail serait déjà très bien !






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