Noire est ton âme.

Tu craches à la face du monde ton abjecte et sale humanité, toi dont le cœur est aride de sentiments, et dont l’âme est stérile de beautés. Le reflet du miroir te renvoie l’image faussée d’une bonté perdue. Le semblant d’humilité que tu penses avoir n’est que tromperie. Tu te plais dans la crasse immonde de tes préjugés, tu te complais dans les immondices créées par un esprit sclérosé et moribond où subsistent, seules, quelques flammes d’orgueil.

Mais ce sont les cendres fumantes de ta colère qui brûlent au fond de toi, qui annihilent ce que les autres t’ont donné par le passé.

Ta vie, cette fange putride où flottent les cadavres boursouflés, est dévorée par les vers qui se repaissent de tes mots enflammés. Ces mots, tu les embellis de ta noirceur, tu les déchires de ta rage.
Plongé·e dans ton paradis artificiel, tu haïs et exècre les autres. Mais qui voudrait de toi, toi qui ne sait plus apprécier les beautés offertes par un monde que tu n’aimes plus ? Réfugié·e dans ton antre, tu maudis cette humanité qui n’a plus que faire de toi.

Seule reste ton âme éteinte, ton cœur flétri et desséché. Aucune graine ne germera plus jamais dans cet organe vide de tout. Il te reste des larmes de sang qui coulent et souillent tes haillons.
Dans une décrépitude lente et inexorable, ton corps s’affaisse sous le poids d’un âge perdu. Nous t’oublierons, car l’humanité occulte les âmes noires. Tu finiras dans l’oubli, dans l’enfer que tu as construit et au travers des âges, ton nom sera oublié.