Il y a quelques temps, j’ai pu découvrir sur Shadowz un long métrage pour le moins intriguant, mais d’une impressionnante maitrise. The Belgian Wave de Jerôme Vandewattyne est un OVNI du cinéma de genre belge (sans mauvais jeu de mot). Sa radicalité narrative et esthétique en fait une œuvre à part entière, et donne l’occasion à un cinéaste unique de s’affirmer. On assiste tout d’abord à un véritable road movie sous acide, avant d’assister à un revirement pratiquement expérimental. Je ne pouvais pas rester indifférent face à une telle œuvre filmique, mon désir de curiosité se devait d’être assouvi. Je suis donc parti poser mes propres questions à ce réalisateur passionnant, je salue encore les efforts de ce dernier pour avoir consacré du temps à cet entretien ! Je vous invite également à jeter un œil à l’ensemble de ses réalisations ! Si elles ne vous plaisent pas, elles vous marqueront à coup sûr.
The Belgian Wave est un petit bijoux de science fiction mais aussi de comédie. Reprenant le phénomène de la sobrement nommée « Belgian wave » Jérôme Vandewattyne prends un main plaisir à jouer avec ce phénomène pour nous livrer une œuvre psychédélique complètement barré. Quelque part entre un X Files sous ectasy et un road movie shooté au speed, « The Belgian Wave » se révèle unique, mais au combien prometteur pour le futur du cinéma de genre belge. Le réalisateur multiplie les situations et les dialogues carrément absurdes voir parfois carrément avant-gardistes, ainsi l’aspect surréaliste du long métrage fait mouche et nous aide à rentrer au cœur de ce trip sous acide! La confusion est le maitre mot de « The Belgian Wave », en outre démêler le vrai du faux se révèle un véritable casse tête, la volonté de briser les frontières entre le réel et la fiction est ainsi omniprésente dans l’œuvre de Jérôme Vandewattyne. Enfin, avis aux fans des 80’s et à nos chères lecteurs et lectrices d’un certains âge qui recassent le fameux « Oui mais le cinéma de mon temps c’était mieux » et autres âneries, ce long métrage saura vous plaire. Il s’agit en outre d’un vibrant hommage aux années 80 et 90, décennies qui ont servi de réservoir d’idées à notre chère réalisateur! En bref, il est indispensable de regarder « The Belgian wave » si vous êtes férus de petits productions qui sentent bon l’huile de coude et la passion, celui-ci est disponible sur Shadowz !

Est-ce que tu peux dans un premier temps te présenter à ceux et celles qui ne te connaissent pas ?
Salut tout le monde, je suis Jérôme Vandewattyne, réalisateur et musicien basé à Bruxelles. Ces deux casquettes m’ont permis de me faire un chemin entre les films, les clips musicaux, la pub, les studios de musique et de cinéma, les salles de concerts, J’ai réalisé mon premier long métrage en 2017, Spit’n’Split, un documenteur/road movie sur le groupe The Experimental Tropic Blues Band. Récemment, j’ai sorti mon deuxième film, The Belgian Wave, qui traite de la vague d’observations d’ovnis en Belgique entre 1989 et 1992. Parallèlement, je fais partie de deux groupes de musique : VHS From Space, qui propose un grunge psychédélique, et Pornographie Exclusive, un duo cold wave/electro rock que je forme avec ma compagne, Séverine Cayron, qui est également productrice, musicienne et comédienne.
J’ai pu voir que le cinéma pour toi a eu une grande place dans ta vie, et cela dès ton enfance ! Comment en es-tu venu à flirter avec le cinéma horrifique ?
C’est venu très tôt. À l’époque de la VHS, il était facile de tomber sur des films interdits au moins de 16 ans, ce qui représentait pour moi le graal. J’ai nourri ma cinéphile dans les vidéoclubs et au plus loin que je me souvienne, l’étrange m’a toujours attiré. Que ce soit à travers mes dessins, les histoires que j’écrivais ou même les costumes de carnaval, tout tendait vers l’horreur ou le bizarre. Les créations atypiques et les personnages complexes m’ont toujours plus intéressé, je me sens plus à l’aise avec les monstres. L’horreur, en tant que genre, offre une porte d’entrée vers la psyché humaine et incite à confronter ses peurs, ce qui est plutôt sain et certainement moins terrifiant que la réalité. Puis est née l’envie de créer mes propres récits, mes propres morceaux, mes propres scénar et de filmer mon entourage, en quête de retrouver « l’extase » procurée par tous ces arts. Un peu à la manière d’un addict qui voudrait revivre son premier shoot. Un processus créatif si exaltant que j’ai décidé d’en faire ma profession, mais qui ne se limite pas au cinéma horrifique. Je dirais que c’est une porte d’entrée.
Comment t’es venu l’idée de réaliser The Belgian Wave ? Est-ce que c’était un projet qui trainait depuis longtemps dans ton esprit ?
En fait, c’est un vrai travail collaboratif. Depuis un certain temps, l’idée de réaliser un film de science-fiction psychédélique me trottait en tête mais je n’avais pas encore trouvé la manière d’amorcer ce projet. The Belgian Wave est d’abord une commande qui par après a pris une direction plus personnelle. Suite à la vision de Spit’n’Split, le producteur Gregory Zalcman m’a approché avec l’idée de développer un docu-fiction sur les observations d’ovnis survenues en Belgique dans les années 90. L’ufologie m’a toujours captivé, autant pour son lien avec la pop culture que pour les questions philosophiques qu’elle soulève. En creusant le sujet, un point de départ intéressant est apparu : il a fallu que le Pentagone déclassifie, durant la pandémie en 2020, des documents sur les OVNIS pour que les incidents observés en Belgique soient pris au sérieux, alors qu’à notre connaissance, c’est le seul gouvernement à n’avoir jamais dissimulé ces apparitions, sans toutefois réussir à les expliquer, même 30 ans après. Une approche qui laisse place à de nombreuses suppositions et qui offrait l’opportunité de rendre hommages aux films et la littérature de SF, ainsi qu’aux séries des années 90 comme X-Files et les productions de Roger Corman. Cela dit, je ne voulais pas répéter ce que j’avais fait dans mon premier film, qui était une expérience unique dans son processus. Bien que la question de la réalité et la fiction reste centrale dans The Belgian Wave, il fallait trouver une autre approche. Utiliser les archives de la télévision belge des années 90 et explorer la perception de la réalité à travers les yeux d’un protagoniste sous influence de drogues a été la clé pour me réapproprier le sujet. Ça permettait aussi de replonger dans l’univers de la techno des années 90 en Belgique, avec toute la nostalgie de cette époque, ses styles vestimentaires, ses codes de langage,… Cette approche a été bien accueillie par la production et les co-scénaristes, Kamal Messaoudi et Jérôme Di Egidio. Nous avons planché sur un dossier présenté à la Fédération Wallonie-Bruxelles, l’équivalent du CNC. Ces dernières années, la FWB a lancé des fonds pour des productions légères, ce qui permet de lancer des projets plus rapidement et d’employer les artistes-techniciens locaux, avec une plus grande liberté de ton. Le film a ensuite évolué durant le tournage, grâce à la grande implication des acteurs·rices tel·le·s que Karim Barras, Karen De Paduwa, Séverine Cayron et Thierry Janssen, qui ont apporté de nombreuses idées d’écriture. Puis, le projet a été remanié une troisième fois lors du montage avec Ayrton Heymans et les retours aiguisés de Yannick Franck, également compositeur de la bande originale du film (disponible sur le label Antibody). Quand l’expression « travail d’équipe » prend tout son sens.

On peut le voir dans le film, tu as une patte artistique très colorée ! Est-ce que tu puises ton influence dans des réalisateurs comme Gaspar Noé ou encore Nicolas Winding Refn ?
Bien que j’aie beaucoup de respect pour la radicalité de Gaspar Noé et Nicolas Winding Refn et que la photo de leurs films ne me laisse pas indifférent, je ne cherche pas à imiter leur style. Nos approches et thématiques divergent, même si j’admire leur capacité à offrir des expériences uniques à chaque film. En réalité, mes influences proviennent d’une multitude d’artistes et de courants qui dépassent le cadre du cinéma, englobant la musique, la littérature, les clips vidéo et l’univers de MTV des années 90. C’est la combinaison de tout ça qui me donne envie de créer des images dynamiques et colorées. Les images fades, ou trop ternes, me causent une certaine angoisse, alors j’essaie de me rappeler les couleurs baveuses des films tournés en 35 mm enregistrés sur VHS. C’est une sensation que j’essaie de retranscrire à l’écran, en combinant le grain du film à des aberrations vidéo. C’est un aspect que j’ai voulu approfondir dans The Belgian Wave avec mon chef-opérateur Jean-François Awad qui était ravi de pouvoir se lâcher dans les couleurs. À chaque scène on voulait retrouver la sensation d’une télévision cathodique mal calibrée. Je trouve une beauté particulière dans ces imperfections.

Avant The Belgian Wave tu as réalisé Spit’n’Split, un documentaire complètement barré et au montage également psyché ! Est-ce qu’il y avait une volonté de proposer une continuité artistique avec ton dernier film ?
Oui d’une certaine façon, il y a une une connexion dans l’approche psychédélique et le biopic mythomane. Après, d’un point de vue technique, j’ai une approche peu scolaire du cinéma. Au fur et à mesure de mes montages en autodidacte, j’ai essayé de trouver ma propre musicalité, que ce soit dans mes courts-métrages ou les clips vidéo, en privilégiant l’aspect organique des choses. Cette position me permet de rester en constant apprentissage, ce qui est très stimulant. Puis au moment de faire Spit’n’Split, la masse d’images à traiter sur ces deux années de tournées/tournage était tellement immense que je me suis entouré de deux monteurs, Mathieu Giraud et Ayrton Heymans, qui m’accompagnent encore aujourd’hui. Ils ont une approche plus « classique » du montage, dans le sens noble du terme, ce qui rend nos échanges très riches et complémentaires. On se renvoie les séquences, chacun y apporte sa touche personnelle, créant un processus très exaltant où on se surprend toujours. Personnellement, je cherche à infuser une dimension onirique au montage, guidé par l’émotion que les séquences me procurent. Cela dit, j’essaie de ne pas tomber dans un cinéma autiste ou hermétique, en gardant en tête de faire un film divertissant et électrisant mais avec une sous couche un petit peu plus profonde qu’elle n’y parait.
D’un point de vue thématique, bien que les deux films aient une approche formelle différente, la quête de la vérité est toujours au centre, avec des éléments interconnectés qui relient les deux œuvres. Par exemple, Spit’n’Split est l’histoire fantasmée de ce groupe rock’n’roll, The Experimental Tropic Blues Band. On retrouve ce groupe dans une séquence de reconstitution de The Belgian Wave, l’ingénieur du son (qui se fait refaire le nez) revient en tant qu’assistant de Salomé, la gourou de la secte Madech. J’aime imaginer qu’après cette tournée de l’enfer, il soit rentré dans un culte pour finalement se retrouver numéro deux, ce qui amène un certain masochisme chez ce personnage. Elzo, le personnage central de The Belgian Wave, est inspiré librement d’un graphiste bruxellois du même nom. Au début du film, Karen est à sa recherche dans une free party et passe devant le vrai Elzo qui est en train de mixer. Elle s’adresse finalement à un fêtard déguisé en lapin, interprété par Karim Barras, qui sous-entend qu’il est Elzo et Karen décide de le suivre. Elle emprunte alors une trajectoire différente de celle qu’elle aurait suivie en restant avec le DJ. Ce sont des petits détails qui enrichissent un univers où ces films s’imaginent comme des réalités parallèles où les personnages prennent des trajectoires alternatives, explorant différentes facettes de leurs destins. Les deux films pourraient commencer par « Et si… ».
Dans The Belgian Wave, j’ai pu remarquer une volonté de raconter une histoire avec une narration complètement décousue. Ce choix est-il une volonté de parodier certains films de SF qui frôlent parfois le ridicule en jouant à fond sur la carte des extraterrestres ?
Je voulais surtout mettre le spectateur dans la peau d’un enquêteur. Semer des éléments vrais et d’autres totalement fictifs. Le spectateur devrait trouver sa vérité au milieu. Je voulais lui donner envie d’être actif, qu’il aille fouiner sur internet comme les deux protagonistes qui ne savent pas par quel bout commencer. Les cassettes que le duo visionne offrent une liberté dans ce qui est montré. Une fois, ce sera la reconstitution d’une émission américaine de mauvais goût, une autre fois, ce sera une vidéo intime du journaliste disparu, et à un autre moment, tu seras plongé dans un bunker tout droit sorti d’un film d’horreur. Comme le dit le personnage de Karen « plus j’avance et moins je sais. ». Si en plus de ça on saupoudre la narration de LSD, le personnage principal aura beaucoup de mal à trouver la vérité sur son parrain disparu, mais d’autres portes s’ouvriront pour lui. Avec Spit’n’Split, je voulais que le spectateur se questionne sur la véracité des images. Dans le cas de The Belgian Wave, qu’il se demande si ces faits ont eu lieu comme ils sont décrits et si les personnages existent réellement. D’ailleurs, certains éléments surgissent au bout de la deuxième ou troisième vision, certaines connexions se font pour certains spectateurs. Dans la première partie du film, on expose les faits, on les détourne, on mène l’enquête. Puis dans la deuxième partie, il y a cet hommage aux films d’exploitation, aux séries B-Z, aux émissions à sensation de Pierre Bellemare ou aux enquêtes de Jean-Claude Bourret, avec qui d’ailleurs j’ai pu m’entretenir lors de la préparation du film. C’était l’aspect pop culture que je voulais traiter aussi avec ce sujet. Puisqu’on ne sait toujours pas expliquer ces phénomènes aujourd’hui, le fantasme collectif de la figure de l’extraterrestre a une place centrale dans cette histoire à mes yeux. Je ne voulais pas avoir peur du mot « divertissement », en y insufflant certaines réflexions existentialistes en passant par le grotesque.
Et enfin, d’un point de vue pragmatique, cette volonté de rassembler toutes ces influences vient aussi de la restriction du budget et du temps. Comme je l’ai dit plus tôt, on a bénéficié d’une aide aux « productions légères », ce qui veut dire de réaliser le film avec 300.000 euros sur une période de 20 jours. Au lieu de me lamenter sur le faible budget pour un film avec ces ambitions, j’ai préféré imaginer que je recevais une commande de Roger Corman, qui produisait souvent des films avec des budgets similaires, généralement sur des sujets sensationnalistes ou en vogue. Je pense que dans notre configuration avec un sujet comme les ovnis, il fallait être radical. Les spectateurs ont certaines attentes, ils veulent voir des extraterrestres, et avec nos moyens, il fallait les emmener là où ils ne s’attendaient pas.

Comment le public a reçu ce film ? Ton côté pratiquement punk quand il s’agit de faire du cinéma ne les intimide pas trop ?
Je pense que ça ne les laisse pas indifférents et c’est une très bonne chose. Les avis divergent et les débats avec le public sont très animés. C’est un film clivant et je prends beaucoup de plaisir à échanger avec les gens. J’ai déjà entendu que certaines personnes qui ne me connaissent pas ont une peur de moi, ou tout du moins sont interpellés par la fabrication de ces films. J’ai trop le nez dedans que pour avoir le recul nécessaire sur tout ça, mais ma compagne m’a vraiment aidé à pointer cet aspect dont je n’avais pas vraiment conscience. Pour moi, Spit’n’Split est une blague de mauvais goût entre amis ; pour d’autres, certaines séquences sont simplement trop difficiles à regarder et leur rappellent l’époque où ils étaient persécutés. Pourtant, mes tournages sont joyeux et bon enfant, tout en étant très concentrés, ce qui peut être difficilement perceptible à la vision des films. Quoique The Belgian Wave reste quand même très fun comparé à Spit’n’Split. Mais il est toujours intéressant de replacer les choses dans leur contexte. Spit’n’Split et The Belgian Wave sont deux films qui ont émergé dans un certain contexte économique, à un moment précis de ma carrière. Pour le premier film, il a été autoproduit avec un budget de 4000 euros avant d’être acheté en fin de parcours par Be tv (Canal+ Belgique). Comme je l’ai expliqué précédemment, The Belgian Wave a été réalisé dans un contexte économique spécifique. Cette configuration nous a offert une liberté qui, avec un budget plus important, serait probablement impossible à obtenir dans l’industrie cinématographique actuelle. J’ai amorcé Spit’n’Split après avoir réalisé que je ne ferais jamais de cinéma si je ne prenais pas ma caméra pour faire un premier long-métrage. Alors j’ai observé autour de moi et je suis parti en tournée avec Tropic pour parler de choses qu’on connaissait. C’était un bon pari puisque ça m’a permis de faire The Belgian Wave et aujourd’hui de mettre en chantier mes prochains films. Ces deux premiers essais sont des cartes de visites et donnent des arguments pour établir une confiance afin de débloquer plus d’aides et permettre à mon équipe et moi-même de pouvoir en vivre. Il y a toujours une réalité derrière tout ça, il faut du temps pour trouver les collaborateurs de confiance et se frayer son chemin. Majoritairement, les spectateurs ne s’intéressent pas vraiment à l’économie d’un long-métrage, il n’y a pas de petit ou de gros budget, il n’y a que des films. Ils vont alors comparer l’incomparable. Et c’est là justement que je pense qu’il faut s’amuser. Tout le jeu est alors de trouver le bon angle pour tout de même les surprendre. Et quand ils tombent dans le panneau, c’est la suprême récompense.
Est-ce que tu remarques une différence dans la réception de ton travail en France et en Belgique ? Je présume que la distribution dans le pays de la baguette peut parfois être plus compliquée ?
Vu qu’il s’agit de films alternatifs, hors du circuit classique je veux dire, ils arrivent tout de même à se créer un chemin dans les deux pays. Donc je dirais que c’est un peu pareil. En termes de réception, je ne peux que me raccrocher aux retours directs du public après les projections, aux articles de presse et aux critiques des internautes sur le net. Bien que ces dernières soient tout de même à prendre avec des pincettes car malheureusement, ce sont souvent les haters qui prennent le temps de coter ton film ou d’écrire de longs commentaires sur toi. Souvent, les gens qui aiment tes films se déplacent pour le voir en salle ou lors de projections spéciales, ils viennent te parler après la séance et puis ne pensent pas à aller en parler sur des forums. Ils ont d’autres choses à faire et je ne peux pas les blâmer, je fais pareil. Mais ça peut parfois créer un déséquilibre. Du coup, quand tu es dans ce circuit alternatif, c’est assez compliqué à quantifier car il n’y a pas vraiment de box-office auquel se raccrocher. Ce que je peux dire, c’est que le film est resté à l’affiche à Bruxelles pendant six semaines, ce qui est un exploit pour un film belge au cinéma, la moyenne étant de deux semaines. Nous avons fait des sold-out à chaque projection en festival, tant au BIFFF en Belgique qu’au Slash à Vienne, au LUFF en Suisse, ou même encore au Gene Siskel Film Festival à Chicago. Nous avons gagné le Prix de l’Audace au Festival International du Film d’Oldenbourg. La presse nous a bien accueillie aussi, autant en Belgique qu’en France, où nous avons eu quatre étoiles dans L’Écran Fantastique et le film a même plu à Christophe Lemaire de Mad Movies, ce sont déjà de jolies victoires pour moi.
La différence entre les deux pays, c’est que le territoire français est beaucoup plus vaste, ce qui met plus de temps pour se faire découvrir quand tu n’as pas une promo à chaque abri bus. Mais grâce aux plateformes, il y a tout de même de la visibilité. Après son passage à l’Étrange Festival à Paris, Spit’n’Split a reçu beaucoup d’éloge de Vice France, ce qui a permis au film de tourner dans tout le pays, jusque sur le toit du Moulin Rouge. Il a ensuite été diffusé sur la plateforme française Outbuster et sera bientôt visible sur Shadowz, qui diffuse déjà The Belgian Wave. Je vois un peu ça comme un groupe punk qui ferait une tournée en van plutôt qu’en tour-bus, je ne m’attends pas à remplir L’Arena. Ces films sont faits pour passer à minuit et faire du bruit, dans l’esprit des drive-in et des midnight movies. Bien sûr, je ne suis pas contre l’idée de faire des films mieux financés avec une réelle distribution. Ce n’était juste pas l’objectif de mes premiers longs-métrages, alors pourquoi se priver de liberté ?
Est-ce que tu as des nouveaux projets sur lesquels tu travailles déjà ? Si oui peux-tu donner quelques précisions dessus, ou alors cela doit-il rester secret ?
Je risque de te décevoir mais je préfère ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué… Mais je te remercie pour ton intérêt et t’en parlerai avec grand plaisir en temps voulu. Dans les dernières nouvelles, nous venons de sortir un nouveau disque avec mon groupe VHS From Space qui s’appelle Cigarette Burns et notre premier album avec Pornographie Exclusive sortira en fin d’année 2024, avec de jolies surprises à la clé. À suivre donc…

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