Le documentaire King on Screen, réalisé par Daphné Baiwir, nous offre une plongée fascinante dans l’univers de Stephen King, exploré à travers les yeux des réalisateurs qui ont porté ses œuvres à l’écran. Sorti en France en 2022 et d’une durée de 1h 44, ce film propose une analyse intime et exhaustive des nombreuses adaptations cinématographiques des œuvres de King, offrant des perspectives éclairantes sur l’impact indélébile de cet écrivain sur le cinéma moderne.
“Everybody who hasn’t read a Stephen King book has still seen a Stephen King movie.”
(Tous ceux qui n’ont pas lu un livre de Stephen King ont quand même vu un film de Stephen King.)
Une production empreinte de passion
Daphné Baiwir, actrice, réalisatrice et mannequin belge née en 1992, est une admiratrice de longue date de Stephen King. Avec King On Screen, elle se lance dans un voyage palpitant à la rencontre des cinéastes qui ont transposé à l’écran les récits de l’auteur légendaire.
Dès les premières minutes, King On Screen se distingue par la passion évidente qui anime ses créateurs. Chaque image et chaque témoignage révèlent une admiration profonde et sincère pour l’auteur de la peur. Le film offre une identité visuelle soignée, tant à travers l’image que le montage, avec des idées de plans mémorables comme celui de l’ascenseur rempli de ballons rouges, un clin d’œil évident à la scène culte de Shining (Stanley Kubrick, 1980)
Un casting impressionnant
Le documentaire réunit une impressionnante galerie d’intervenants, comprenant des réalisateurs de renom tels que Frank Darabont (Les Évadés en 1994, La Ligne verte en 1999, The Mist en 2007), Mick Garris (La Nuit déchirée en 1992, Le Fléau en 1994), et Mike Flanagan (Gerald’s Game en 2017, Doctor Sleep en 2019), parmi beaucoup d’autres. En tout, ce sont plus de vingt réalisateurs et producteurs ayant adapté les œuvres de King qui partagent leurs expériences et leurs visions dans un véritable all-star cast qui ravira les amateurs et amatrices de l’écrivain et du cinéma d’horreur en général.
Leurs réflexions sont à la fois touchantes et introspectives, dévoilant des aspects personnels de leur rapport à King et à ses œuvres. Cette dimension humaine ajoute une profondeur émotionnelle qui fera briller les yeux des fans, lesquel·le·s ne manqueront pas de s’identifier à l’admiration que les cinéastes éprouvent pour l’auteur.
Une expérience immersive pour les aficionados de King
Pour les amateurs et amatrices de Stephen King, ce documentaire est un fantasme devenu réalité. La richesse et la diversité des témoignages rendent hommage à l’impact durable de King sur le cinéma et la culture populaire, réussissant pleinement à capturer la profondeur de ses œuvres à travers l’analyse de la psychologie fine des personnages et de son art de la narration.
Les fans apprécieront particulièrement l’introduction et la conclusion fictionnelles, remplies de caméos et de références cachées à l’univers de l’auteur (plus de 200 easter eggs annonce la page du projet sur KissKissBankBank !)
“It’s an idealized america, but then it’s ripped appart and sent to hell” – Mick Garris
(C’est une Amérique idéalisée, mais elle est ensuite déchirée et envoyée en enfer.)
Cependant, et malgré toutes ses bonnes intentions, le documentaire présente tout de même quelques bémols. Le fil conducteur et le découpage peuvent sembler quelque peu désordonnés, avec une attention disproportionnée accordée à certaines œuvres comme La Ligne Verte et Shining, au détriment d’autres adaptations dont l’analyse est souvent survolée. De plus, le public déjà familier avec l’univers de King pourrait ne pas trouver de révélations inédites dans le contenu présenté. Toutefois, ces légers défauts n’entravent en rien le plaisir de visionnage !
King On Screen, un ajout précieux à toute collection
La version Blu-ray de King On Screen, éditée par Academy Video, est un objet de collection indispensable pour tou·te·s les amateurs et amatrices de Stephen King et les passionné·e·s de cinéma d’horreur. Arborant une couverture élégante au design soigné rendant un bel hommage visuel à l’auteur, ce Blu-ray embellira n’importe quelle vidéothèque.
À l’intérieur, en plus du documentaire, l’on peut trouver trois magnifiques illustrations de Clochette à gogo qui font référence à l’univers de King et qui enchanteront les fans.
En somme, ce DVD saura ravir les collectionneur·se·s, qui y trouveront non seulement un excellent documentaire, mais aussi un objet de valeur à chérir et à exposer fièrement sur son étagère.
En résumé,
King On Screen est une production réalisée avant tout avec passion pour Stephen King et ses adaptations sur grand écran. Malgré quelques imperfections dans la structure narrative, le documentaire offre une exploration riche et émotionnelle de l’impact de King sur le cinéma. La richesse des témoignages, la qualité visuelle et l’engagement de la réalisatrice en valent le détour. Pour les fans de longue date, il constitue un hommage touchant et, pour les néophytes, une introduction captivante à l’univers du maître de l’horreur.
En bonus, un entretien avec Academy Video !
– Pouvez-vous présenter et nous en dire plus sur les débuts d’Academy Video et ce qui a motivé sa création ?
– Avec un ami cinéphile et collectionneur, nous avons visionné un film. La première réflexion que j’ai faite en sortant du film a été : « Je crois qu’il n’a jamais été édité. Ce serait trop cool de pouvoir l’éditer si nous avions une société d’édition ». En tant que collectionneur, on se demande tous à un moment ou à un autre comment fonctionne le processus d’édition et si c’est réalisable sans avoir de moyens colossaux et de contacts. Le défi était donc de partir de zéro et de voir si c’était faisable.
– Qu’est-ce qui vous a amené à faire du documentaire King on Screen votre premier projet d’édition ? Comment avez-vous fait l’acquisition des droits ?
– Je suis co-producteur du film à titre personnel et, comme j’ai de bonnes relations avec le producteur (Sebastien, de Les Films de la Plage), et qu’il cherchait une société d’édition pour KOS en France, il m’a gentiment prêté les droits. Cela m’a épargné certains coûts liés à l’acquisition pour ma première sortie.
– Quels ont été les principaux défis lors de la réalisation de Blu-ray et comment les avez-vous surmontés ?
– Honnêtement, les défis ont été autant techniques que juridiques. Comme je le disais, il faut partir de zéro. Même quand on a les droits, il y a des dizaines et des dizaines de sujets différents à aborder quand on veut sortir un Blu-ray. Pour les surmonter, il a fallu y aller à tâtons, se renseigner beaucoup et être très patient.
– Selon vous, quels rôles jouent les bonus et les suppléments dans le succès d’une édition Blu-ray/DVD auprès du public ? Comment avez-vous décidé quels bonus inclure à ce premier projet de Blu-ray ?
– Pour les suppléments, c’est un travail en étroite collaboration avec le producteur qui connaît le film sur le bout des doigts et qui avait prévu en amont des bonus. Certains étaient déjà prêts, et d’autres ont été tournés sur le coup. Étant collectionneur personnellement, cela m’a aidé car je suis mon premier client et suis très exigeant avec mon travail.
– Quels sont les critères que vous considérez comme essentiels pour assurer la qualité d’un Blu-ray/DVD, tant sur le plan technique que sur le plan artistique ?
– Il faut être très renseigné sur la technique des masters et être très curieux de manière générale. Les critères essentiels se placent parmi les suivants : qualité d’impression, quantité des bonus, qualité des masters et de l’encodage, au moins un fourreau et quelques collectibles en plus si possible
– Dans l’ère des plateformes de streaming et où la fréquentation des salles de cinéma, en tout cas en France, se réduit de plus en plus, pensez-vous que les formats Blu-ray/DVD puissent encore trouver leur public ?
– Oui, il y a de fortes chances que les collections prospèrent grâce au marché de niche qu’est en train de devenir le support physique.
– Comment appréhendez-vous le marché des Blu-ray/DVD en tant qu’éditeur indépendant (et la concurrence des « gros » éditeurs) ?
– Honnêtement, c’est une guerre constante. Il faut être à l’affût en permanence et développer son réseau le plus vite possible. À mon avis, n’importe quel éditeur qui fait cela pour l’argent ne prospérera jamais.
– Comment décririez vous l’expérience cinématographique que vous cherchez à offrir à vos clients ?
– Comme je le disais, je suis mon premier client et je suis extrêmement exigeant, donc je cherche avant tout à faire quelque chose qui me convient.
– Il y a de plus en plus de documentaires visibles sur les plateformes de streaming qui abordent le domaine du cinéma. Comment percevez vous le rôle et l’évolution de ce cinéma documentaire à l’heure actuelle auprès du public cinéphile ?
– Les films documentaires occupent encore une place différente dans le cinéma pour le grand public, car une grande partie s’en désintéresse complètement. Je ne connais pas vraiment les chiffres de ces documentaires sur les plateformes, donc je ne saurais pas vraiment dire si c’est en pleine expansion ou si ça stagne.
– Êtes-vous un lecteur de Stephen King et quelles sont les adaptations en films que vous préférez et/ou qui vous semblent les mieux réussies ?
– Je suis un lecteur du King, oui ! Je vais citer les classiques évidemment, mais : Les Évadés, La Ligne verte et The Mist sont mes préférés (mention spéciale pour la fin de The Mist).
– Y a-t-il une anecdote croustillante que vous pourriez partager sur la création du documentaire King on Screen ? (Un moment drôle, surprenant ou inspirant qui s’est déroulé en coulisses ?)
– Avoir la validation du King lui-même a été un moment extrêmement gratifiant pour toute l’équipe du film.
– Est-ce que vous avez prévu de rester sur l’édition de documentaires ou pensez-vous éditer des œuvres de fiction dans le futur ? Si oui, pensez-vous vous spécialiser dans un type de cinéma ?
– Dans mes prochaines sorties, il y a des documentaires et de la fiction, donc visiblement pas de spécialisation à l’horizon. En revanche, le genre horrifique est très représenté.
– Quelle est l’œuvre audiovisuelle que vous rêveriez d’éditer ? Quels sont vos films/documentaires et types de cinéma préférés ?
– J’adore le cinéma de genre ! De manière générale, l’horreur est vraiment mon péché mignon. Je n’ai pas vraiment de fantasme concernant les éditions à venir, notamment parce que les désillusions sont trop nombreuses dans ce milieu et qu’il vaut mieux s’en protéger.
– Enfin, pouvez-vous nous donner un aperçu des projets à venir d’Academy Video et quels sont les critères qui détermineront le choix des prochains films que vous éditerez ?
– Nous avons acquis les droits de neuf films depuis plusieurs mois. KOS ne marche pas autant que nous l’aurions espéré, donc pour le moment nous sommes dans une impasse pour les sortir, car ce sont des coûts très élevés et, quand on commence dans l’édition, c’est très compliqué de se rentabiliser dès le premier titre.











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