Trois documentaires reviennent sur les coulisses du tournages d’un des films cultes du cinéma de genre : Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper, sur la filmographie du réalisateur colombien Jairo Pinilla, considéré comme le père de l’horreur et de la science-fiction cinématographique de son pays, et sur la vie de Lucio Fulci, maître du giallo et de l’horreur à l’italienne !
Massacre à la tronçonneuse : l’effroyable vérité
(David Gregory, 2000)
Revenant sur la genèse du film culte Texas Chainsaw Massacre aka Massacre à la tronçonneuse (1974) de Tobe Hooper, le documentaire nous fait découvrir les coulisses d’une œuvre qui aura à jamais marqué l’expérience cinéphilique de tout un public qui a eu la chance (ou la malchance) de visionner le métrage. Construit autour d’images d’archive et d’entretiens des acteurs/actrices, de l’équipe technique et des auteurs du film, le documentaire entraîne le public dans une expérience américaine du chaos. Tourné sous la chaleur étouffante d’un été texan torride, dans des décors emplis de viandes en décomposition nécessaires au scénario, le rêve cinématographique des jeunes membres de l’équipe de tournage, qui pour la plupart vivaient leur première expérience dans l’industrie du cinéma, est rapidement devenu un cauchemar. Entre blessures physiques, journées de travail interminables et salaires impayés, la fabrication du film s’est avérée un véritable chemin de croix. Rancunes et gratitudes envers les auteurs se mêlent aux anecdotes de tournages tout au long de ce documentaire passionnant qui en profite aussi pour évoquer les trois suites qui ont suivi le film original.
La Venganza de Jairo aka Jairo’s Revenge
(Simon Hernandez, 2018)
Alors qu’il essaie de récupérer les bobines de ses films confisquées par un organisme d’état, La FOCINE, disparu dans les années 1990, le réalisateur colombien Jairo Pinilla s’apprête à tourner ce qui sera peut-être son dernier film, mais le premier film en 3D de l’histoire du cinéma colombien : El espíritu de la muerte. Cependant, depuis qu’il a quitté mystérieusement l’industrie cinématographique, le monde et le cinéma ont changé. Jairo arrivera-t-il à s’adapter à ces nouvelles réalités et à faire son film ?
Considéré comme le créateur du cinéma de genre et plus particulièrement du cinéma d’horreur en Colombie, Jairo a connu ses heures de gloire dans les années 1980 avant de disparaitre du monde cinématographique, totalement oublié du public et de l’historiographie officielle de son pays. Le documentaire de Simon Hernandez tente de réhabiliter nationalement et internationalement, la figure de Jairo Pinilla ainsi que son cinéma, un cinéma déjanté construit sur les contraintes budgétaires, mais empli de passion et de liberté créatrice.
Fulci for fake
(Simone Scafidi, 2019)
Ce documentaire, réalisé par Simone Scafidi, s’attarde plus sur la personnalité de Lucio Fulci que sur les films qui l’ont propulsé au panthéon des maîtres du cinéma d’horreur. Découvrir qui était Fulci, ses traumatismes, son amour pour les femmes ainsi que les relations difficiles et contradictoires qu’il entretenait avec elles, le suicide de son épouse, l’accident de cheval de Camilla (la plus jeune de ses deux filles), sa relation conflictuelle avec Antonella (l’ainée), son sentiment de solitude souvent évoqué par ses ami·e·s, c’est obtenir des clefs pour déchiffrer le cinéma de Fulci, et plus particulièrement son cinéma d’horreur.
Fulci suggéra à celui qu’il considérait comme son biographe officiel, Michele Romagnoli, le titre du seul livre écrit sur lui de son vivant, L’œil du témoin. Lucio Fulci voulait peut-être se poser en témoin de la souffrance humaine, celle qu’il avait lui-même expérimentée toute sa vie. L’œil d’un regard poétique, un œil maltraité, martyrisé, comme tous ces nombreux yeux si souvent mutilés dans ses films. Le regard d’un poète, celui du « poète du macabre »











Laisser un commentaire