Retour sur la 17ᵉ édition du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg (FEFFS) qui s’est tenue du 2 au 29 septembre 2024. Encore une fois, le festival strasbourgeois s’est distingué par une programmation éclectique et intéressante, ainsi que par la venue d’invité·e·s préstigieux·ses.
Après Terry Gilliam en 2023, ce fut au tour du réalisateur américain John McTiernan de fouler les pavés du FEFFS 2024 en qualité d’invité d’honneur. Comme ses prestigieux prédécesseurs, le cinéaste qui rime avec cinéma d’action, a fait l’objet d’une rétrospective qui a permis aux amateur·trice·s de cinéma de genre de (re)découvrir des films cultes tels que Predator, Le 13ᵉ Guerrier ou encore Piège de cristal (Die Hard) projeté en plein air lors d’une soirée plutôt fraiche.
Lors de sa carte blanche, John McTiernan a proposé deux films, 8½ de Federico Fellini (1963) et John Mc Cabe (1971) de Robert Altman, qui peuvent apparaître aux antipodes de son cinéma, mais qui en réalité ont permis au réalisateur étasunien de se construire en tant qu’artiste nourri, entre autres, par la cinématographie européenne. Comme à l’accoutumée, l’invité d’honneur a pu intervenir dans une masterclass dans laquelle il s’est attardé sur son travail et sur ses influences cinématographiques.
De bruit et de fureur, le FEFFS sous l’asphalte australien !
Inspirée de Mad Max de George Miller, la superbe affiche réalisé par l’artiste Mahon, a mis le festival sous le signe de la Ozploitation et de la New Wave australienne, à savoir la production de cinéma de genre australien qui de 1975 à 1985 a produit de nombreuses bobines qui ont marqué l’histoire du cinéma et dont le public du FEFFS a visionné une sélection parmi lesquelles Mad Max (1979), La Dernière vague de Peter Weir (1977), Le chant de Jimmie Blacksmith de Fred Schepisi (1978) ou encore Déviation mortelle de Richard Franklin (1981).
Parmi les invité·e·s du festival, outre Katharina Kubrick venue à l’occasion des 60 ans du film Dr Folamour (1964) présenter le chef d’œuvre de son père Stanley Kubrick, les fans du cinéma de genre italien ont pu assouvir leur cinéphilie en assistant, dans le salon feutré du cinéma Le Cosmos, à une rencontre avec un autre fils prestigieux, le maestro Lamberto Bava qui s’est entretenu avec les deux auteurs français Gérald Duchaussoy et Romain Vantestichele. Les deux écrivains qui ont déjà écrit l’ouvrage Mario Bava, le magicien des couleurs (aux éditions Lobster Films) ont consacré un livre au cinéaste transalpin, Lamberto Bava, conteur-né. Le frisson et l’émerveillement, édité par Carlotta Films.
Un palmarès international
La compétition internationale de films fantastiques qui a vu le film U Are the Universe du réalisateur ukrainien Pavlo Ostikov remporter l’Octopus d’or a mis en lumière une belle réalité pour le cinéma de genre français avec le film Animale de la réalisatrice Emma Benestan. La jeune cinéaste, avec une mise en scène maitrisée et une bande son de grande qualité, vacille entre western moderne et body horror en abordant des thématiques actuelles importantes.
L’autre grande compétition du FEFFS, La compétition crossover, a vu la consécration du film Maldoror du réalisateur belge Fabrice du Welz, un habitué du festival strasbourgeois puisqu’il a remporté l’Octopus d’Or avec son long-métrage Vinyan en 2008. S’inspirant de la tristement célèbre affaire de Marc Dutroux, Fabrice du Welz met en scène un thriller oppressant et horrifique dont le public ressort difficilement indemne.




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