En 6 épisodes, la série britannique Requiem (Mahalia Belo, 2018) réussit à nous emporter dans son univers sombre et fantasmagorique. Disponible sur Netflix, Requiem met en scène une histoire d’investigations sur les origines de Mathilda (Lydia Wilson), une jeune violoncelliste concertiste, qui découvre que sa vie entière est basée sur un mensonge, suite à l’étrange suicide de sa mère. Accompagnée par son meilleur ami et partenaire pianiste, Harlan (Joel Fry), l’artiste se met sur la piste d’un village perdu dans lequel une enfant, Carys, a disparu des années plus tôt.

Requiem est un thriller horrifique qui arpente les thématiques de déchirement familial, d’occultisme et d’enquête. Le récit débute sur l’agitation d’un certain Ewan Dean qui, après avoir cherché quelque chose sous une mystérieuse trappe de son manoir et explosé plusieurs miroirs, se suicide en sautant du haut de son manoir à Penllynith. Alors que Mathilda est sur le point de se représenter à un concert, sa mère, Janice (Joanna Scanlan), se suicide devant ses yeux. Essayant de comprendre ce qui l’a poussé à commettre cet acte, Mathilda découvre dans une vieille boîte des coupures de presse, des photos et d’anciennes vidéos traitant de la disparition de Carys. Intriguée et en quête de réponse pour faire son deuil, elle se rend dans ce petit village gallois dans l’espoir de discuter avec la mère de Carys, Rose (Claire Rushbrook). Iels se retrouvent alors à l’enterrement d’Ewan pour lequel Rose est présente. Cette dernière a vu toutes sortes d’oiseaux et de journalistes la harceler depuis la disparition de sa petite fille et ne prend pas très bien l’arrivée de cette jeune citadine à la recherche de réponses. Le duo d’artistes fera également la rencontre de Nick (James Frecheville), l’héritier d’Ewan, qui les invite à passer la nuit au manoir. Après avoir découvert la trappe, Mathilda se met à penser qu’elle est elle-même Carys. Se met alors en branle une quête d’identité, exposant des secrets de plus en plus étranges…
Entre flashbacks, méfiance villageoise, animaux mutilés, et blackouts, l’histoire prend une tournure de plus en plus inquiétante. De quoi motiver encore plus Mathilda, têtue comme une mule, à poursuivre ses investigations. Requiem passe tour à tour d’un thriller psychologique éprouvant à la mise en scène d’un complot occulte qui semble être lié à de nombreuses familles de Penllynith. S’inspirant entre autres de films d’horreur des années 60-70 tels que Les Innocents (Jack Clayton, 1961) ou encore Ne vous retournez pas (Nicolas Roeg, 1973), la série appuie allégrement sur les sentiments de perte, la quête d’identité de son héroïne, en jouant sur la conception même des souvenirs, transformés en scènes angoissantes et surréalistes dès que la jeune artiste pense se rappeler d’un fragment de son passé. Mathilda perd peu à peu pied puisqu’elle ignore dorénavant ce qu’est la réalité et chaque réponse lui apporte davantage de questions. Est-elle vraiment cette enfant perdue ? Pourquoi lui a-t-on menti toutes ces années ? Qui sont réellement ses parents ?





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