Perversion

Perversion

Emma n’a connu que la violence toute sa vie et c’est de cette manière qu’elle ressent. Frappée, humiliée, blessée et détruite par ces années de torture quotidienne. De sa famille à ses amants, elle ne connut le repos que le jour où ses bourreaux ne lui prêtèrent pas attention et, dans un élan de courage, elle s’est enfuie.
Quelques mois plus tard, ayant réussi à se créer une nouvelle vie, elle rencontre Matt, un garçon très gentil. Pendant un temps, ils vivent un amour passionné, plein de douceur et de tendresse. Les jours et les semaines passent, mais quelque chose ne va pas. Matt la voit doucement glisser sur la pente de la dépression. Elle a toujours été honnête avec lui et, rapidement, Matt a compris que Emma souffre d’un manque parce qu’elle n’est pas entière, parce qu’il lui faut cette violence qui la fait se sentir désirée et aimée.
Il veut l’aider, mais se rend compte que, pour ça, par amour pour elle, il doit faire ce qu’il n’aurait jamais pensé faire, frapper la femme qui partage sa vie. Alors, durant leurs ébats amoureux, il commence par de petites fessées, ajoutant plus de force à chaque coup et prend plaisir à la voir le défier du regard, sourire aux lèvres. Au fil des jours, les coups se font plus nombreux, des accessoires et objets divers viennent accompagner ses mains. Chaque jour de nouvelles marques sur la peau, de nouveaux bleus et de plus en plus de larmes de douleur, mais une joie qui refait surface et qui habille toujours plus le joli visage de Emma. Cependant, Matt ne partageait pas cette joie car à mesure que la violence augmentait, il se sentait de moins en moins lui-même. Emporté par le plaisir d’Emma, il avait accepté son rôle contre nature.
Leur vie est devenue violence, passion, sensualité et amour. Il n’aurait pas fait de mal à une mouche et l’amour l’a perverti, faisant faussement naître un sadique, celui qui des années plus tard continue à meurtrir le corps de sa bien-aimée pour la garder entière … pendant qu’il s’émiette.


Journée noire pour un bélier

Journée noire pour un bélier

J’étais le maître du pré. Moi, Walter, grand bélier, je régnais sur le troupeau avec fierté. Chaque jour, les brebis se pressaient autour de moi et mes rivaux, ceux qui osaient encore se mesurer à ma puissance, finissaient par baisser la tête. Mes cornes massives marquaient ma supériorité. La vie était douce, rythmée par les pâturages verdoyants et les appels pressants des brebis. C’était une vie de force et de vitalité, une vie où chaque pas que je faisais était un rappel à tous que j’étais leur roi.

Mais ce matin-là, tout a changé. Ils sont venus, ces humains qui criaient et sifflaient. L’ensemble du troupeau a été rassemblé, conduit hors du champ. Moi, j’étais laissé derrière. Pourquoi m’avait-on oublié ? J’ai bêlé, protesté, piétiné la terre. Le silence qui s’est installé une fois les autres partis était pesant. J’étais seul … pour la première fois de ma vie. Moi, le chef, abandonné ! Mes pensées me tourmentaient. Avais-je perdu leur faveur ? Ou bien m’avaient-ils mis à l’écart pour une raison que je ne comprenais pas ?

Puis ils sont revenus. Pas pour me laisser rejoindre le troupeau, non, mais pour m’attraper et me traîner. Je me débattais, mes cornes frappaient l’air, mais leur emprise était ferme. On m’a conduit dans un lieu que je ne connaissais pas. Là, tout a basculé. La douleur était vive, brutale, impossible à ignorer. En quelques instants, ils ont arraché ce qui faisait de moi un roi. La castration. Mon esprit hurlait autant que mon corps. Mon règne, ma fierté, tout ce que j’étais, réduit à … rien. Quand ils ont terminé, je n’étais plus que l’ombre de moi-même.

On m’a ramené au troupeau. Mais je n’étais plus le même et eux ne me regardaient plus de la même façon. Les brebis m’ignoraient, les jeunes béliers se pavanaient sans crainte autour de moi. Je suivais le groupe, le cœur lourd et le regard vide, mastiquant l’herbe, sans saveur, par habitude. Ma vie se résumait désormais à marcher, manger et attendre. Attendre le jour où, je le savais au fond de moi, ils viendraient me chercher à nouveau. Mais cette fois, ce ne serait pas pour me trahir encore. Ce serait pour en finir. Et moi, Walter, ancien roi, n’aurait même pas la force de me rebeller.


Dans les replis de la chair

Archivi gialli

Je plonge mon scalpel dans la chair, révélant les organes cachés sous cette peau pâle et délicate. Le foie, d’un brun luisant et parfaitement intact, s’étale devant moi tandis que les poumons, encore pleins d’air, se rétractent lentement en émettant un léger bruit. Les intestins, enroulés en spirales, se dévoilent et chaque veine serpente avec précision sous la lumière blafarde de la salle. Le cœur, d’un rouge profond, bat encore légèrement à un rythme macabre.

Je ne peux m’empêcher de comparer ce corps parfait à mes anciennes victimes, dont les déformations et imperfections étaient presque grotesques en comparaison. Leurs tissus étaient souvent endommagés ou mal formés, rendant chaque incision peu satisfaisante. Mais ici, chaque couche est superbe, chaque organe est en parfait état, chaque muscle est tendu avec une symétrie magnifique.

Mon esprit s’embrouille entre l’émerveillement et la passion alors que je continue mon travail avec minutie. La peau, si lisse sous mes doigts, se sépare facilement pour révéler ses secrets. C’est la première fois que je trouve un corps aussi parfait, les imperfections des autres me permettent d’apprécie cette œuvre d’art, manifestation pure de ce que j’avais toujours recherché.

Alors que je scie lentement l’os, une pensée m’envahit : sous cette chair, je n’ai pas seulement trouvé des organes, mais le but ultime que j’avais toujours cherché. Mon cœur bat plus fort à mesure que je dévoile chaque détail, chaque contour, chaque nuance de cette anatomique. Je me laisse aller à un sourire, conscient que cette découverte dépasse de loin tout ce que j’avais expérimenté auparavant. C’est plus qu’un art, c’est un rêve devenu réalité.


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