Liz et Helen

Lors d’un déplacement professionnel, Marc commande un dîner au room service pour lui et sa collègue, avec qui il entretient une liaison. Liz, sa femme, qui a découvert ses infidélités, l’a suivi en secret jusqu’à l’hôtel, déterminée à se venger. Pendant que les plateaux sont encore dans le couloir, Liz verse de l’huile de noisette sur les deux repas, sachant que Marc est gravement allergique. Elle sait pertinemment que cela ne fera aucun mal à sa collègue, qui ne souffrira que de la culpabilité d’avoir été témoin de l’agonie.

Sans se douter de rien, Marc et sa collègue mangent ensemble, profitant d’un moment qu’ils croient intime. Peu après, Marc commence à suffoquer, sous le regard terrifié de sa collègue. Elle hurle, appelle les secours, mais il est déjà trop tard. Liz, postée dans l’ombre, observe la scène avant de quitter discrètement l’hôtel, le visage fermé, le cœur glacé.

Quelques jours plus tard, lors des obsèques de Marc, une atmosphère lourde règne tandis que les invités murmurent sur les circonstances mystérieuses de sa mort. Liz, vêtue de noir, se tient en première ligne, impassible. Helen, l’ex-femme de Marc , que peu osent approcher, lui jette des regards noirs, soupçonnant que quelque chose ne colle pas. Elle connaît bien Liz. Trop bien.

Sous son voile de veuve éplorée, Liz feint la douleur, dissimulant soigneusement la vérité. Mais Helen la surveille, froide, méthodique.

Après la cérémonie, Helen s’approche de Liz :

H – Il avait ses habitudes dans cet hôtel, ils le connaissaient depuis des années, ils n’auraient pas fait cette erreur.
L – Ils l’ont pourtant faite, apparemment.
H – J’ai ta veste. Celle que tu croyais perdue. Elle contient encore la bouteille d’huile que tu as utilisée.
L – Mais comment ?
H – C’est un aveu ? Ahaha… Tu oublies que cette maison a été la mienne avant toi. Certains domestiques me sont encore fidèles.
L – Qu’est-ce que tu veux, Helen ?
H – Ce que je veux ? Que tu deviennes mon esclave, Liz. Tu répondras à chacun de mes ordres, ou tout le monde saura ce que tu as fait.
L – Tu es folle…
H – Peut-être. Mais souviens-toi que c’est toi qui as commencé ce jeu. Moi, je le termine.
L – Tu penses vraiment pouvoir me contrôler ?
H – Ce que je sais, c’est que si je parle, tu perds tout : ta liberté, ta réputation, ta vie.
L – Et si je refuse ?
H – Alors, prépare-toi à passer le reste de tes jours en prison. Je ne bluffe pas, Liz. Je détiens toutes les cartes.
L – (après un moment de silence) D’accord… Qu’est-ce que tu veux que je fasse ?
H – Pour commencer, tu quittes cette maison, ton confort. Tu travailleras pour moi. Tu obéiras à chaque mot que je dirai, sans poser de questions.
L – (résignée) Très bien. Mais sache que je te haïrai pour ça, chaque jour.
H – C’est un prix que je suis prête à payer. Tu m’as humiliée, Liz. Pendant des années, tu m’as regardée de haut. Maintenant, c’est ton tour de ramper.
L – Je te suivrai, Helen… mais n’oublie pas : les rôles peuvent toujours s’inverser.
H – (avec un sourire glacial) On verra bien, Liz. On verra bien.

Helen, consumée par un désir de vengeance qu’elle nourrissait depuis son divorce avec Marc, à cause justement de sa liaison avec Liz, transforme la vie de Liz en un enfer quotidien. Elle la soumet à des tortures physiques et psychologiques bien au-delà de simples humiliations. Chaque jour, elle prend un plaisir sadique à détruire son ancienne rivale, brisant lentement sa volonté.

Sous l’emprise d’Helen, Liz endure un calvaire silencieux, piégée dans un cycle infernal où chaque cri devient une offrande au passé d’Helen. Les instruments de torture ne laissent pas que des marques sur son corps, mais gravent leur empreinte dans son esprit. Liz n’est plus qu’une ombre d’elle-même.

Après des mois d’agonie, un soir où Helen la punit violemment pour une tentative de fuite, Liz s’effondre. Quelque chose en elle se brise. Dans un accès de rage et de désespoir, elle poignarde Helen. Près de 100 fois.

Quand la police arrive, alertée par les cris d’un voisin, Liz est couverte de sang, prostrée, silencieuse. Les preuves retrouvées (journaux d’Helen, vidéos, marques de coups, témoignages d’employés discrets) dressent un portrait glaçant de la séquestration. Personne ne parle de Marc. Son dossier, classé sans suite, reste un mystère non résolu.

Liz, déclarée coupable mais victime de circonstances exceptionnelles, écope d’une peine légère. Elle purge quelques mois de prison, avant de retourner dans sa maison vide.

Seule. Libre. Brisée.

Elle porte en elle les cicatrices visibles… et les autres, plus profondes, qu’aucun miroir ne peut refléter.

Archivi gialli XII

Le Venin de la peur

Devant l’incendie déchaîné, Antoine se tenait paralysé, les yeux écarquillés en observant les flammes dévorantes qui engloutissaient un immeuble. Les cris désespérés des personnes prisonnières à l’intérieur perçaient la nuit, mais il était figé, incapable de bouger ou d’appeler les secours. La chaleur intense déformait les silhouettes des victimes en feu, qui tentaient en vain de se frayer un chemin à travers les décombres. Chaque hurlement, chaque appel à l’aide semblait s’enfoncer dans un abîme insondable, amplifiant son immobilité.

Ce n’était pas la première fois que cette terreur paralysante le frappait ; il avait déjà été spectateur d’événements tragiques sans pouvoir agir. Il se souvenait de cette nuit où il avait vu une agression violente dans la rue, incapable de bouger alors que l’agresseur s’éloignait avec la victime laissée pour morte. Une autre fois, il avait assisté, horrifié, à un piéton distrait qui s’était fait percuter par une voiture en traversant imprudemment. La dernière fois, il avait vu un homme s’étouffer dans un restaurant, incapable d’intervenir alors que les convives étaient désemparés.

Chaque événement était marqué par une sensation glaciale de fatalité, comme si la mort le cherchait systématiquement pour le placer en témoin silencieux de ses actes cruels. Maintenant, devant ce feu dévorant, Antoine sentait la peur se répandre en lui comme un poison, le maintenant immobilisé alors que les cris se faisaient de plus en plus lointains.

Archivi gialli XII

Quelque chose rampe dans la nuit

Marie avait passé une soirée fantastique, remplie de rires et de musique entraînante avec ses amis dans une fête animée. Le temps avait filé sans qu’elle ne s’en rende compte, et elle était rentrée chez elle en se sentant euphorique, un sourire aux lèvres. En évitant de faire le moindre bruit, elle avait pris la décision de ramper sur le sol pour ne pas réveiller ses parents qui dormaient probablement.

Alors qu’elle progressait silencieusement dans le couloir plongé dans l’obscurité, elle remarqua que la porte de la chambre de ses parents était bizarrement grande ouverte, ce qui la surprit, car cela n’était jamais arrivé. Elle s’approcha lentement, intriguée et un peu inquiète, et découvrit avec horreur que sa mère était en train de dévorer le corps inerte de son père, la scène baignant dans une lumière sinistre.

Poussée par une terreur panique, Marie se retourna brusquement pour fuir, son cœur battant à tout rompre. À cet instant, elle aperçut une silhouette étrange ramper vers elle depuis l’ombre, sans pouvoir distinguer clairement ses traits. La créature se rapprochait avec une rapidité glaçante, et avant qu’elle ne puisse comprendre ce qui se passait, son frère surgit de l’obscurité, les yeux injectés de sang et une expression féroce sur le visage. Il se jeta sur elle avec une brutalité qui fit éclipser toute pensée rationnelle, plongeant Marie dans un cauchemar indescriptible.

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