Réalisé en 1973 par Corrado Farina, Baba Yaga nous raconte l’histoire de Valentina (interprétée par Isabelle de Funès), jeune photographe de mode qui, après une sortie avec des ami·e·s, sauve la vie d’un petit chien mais manque de se faire renverser par une voiture conduite par la sorcière Baba Yaga. Le personnage de Valentina est l’héroïne d’une série de bande dessinée érotique de l’Italien Guido Crepax, dont le film Baba Yaga est l’adaptation d’un des albums.

Cet ancien conte slave bien connu mettant en scène une entité féminine mystérieuse, puissante sorcière ou divinité forestière, du nom de baba Yaga est ici traité d’une façon assez particulière, à savoir que Farina opte pour un angle arty, érotique et parfois psychédélique. Des termes qui conviennent parfaitement car ce métrage nous plonge dans une lente et douce folie au travers de plans et de séquences parfois complètement folles. Ces derniers donnent un cachet unique, le tout servi par une musique aux ambiances jazzy et très 70’s, renforçant ce côté onirique. Ici, place aux délices saphiques d’une sorcière charmeuse et charmante, voulant posséder dans tout les sens du terme Valentina. Possession sexuelle au travers de plans érotiques soft et possession de l’âme car l’ensemble des proches de cette jeune photographe succomberont d’une manière ou d’une autre sous le joug de Baba Yaga. À noter aussi la présence de George Eastman, le fameux cannibale du Anthropophagous de Joe d’Amato ou de Horrible, du même réalisateur.

Baba Yaga est l’un des exemples typiques de la diversité du cinéma italien ainsi que de sa grandiloquence. Autant dans les propos que dans les scènes, l’œuvre peut être extrême, jusqu’au-boutiste, drôle (bien que parfois involontaire) et osée. Il s’en dégage pourtant un amour sincère et ce métrage ne déroge pas à la règle, en nous montrant et prouvant une fois de plus que le cinéma de genre italien peut s’approprier une légende et en faire, à sa manière, un objet filmique unique.


Auteur / autrice

  • The Old Dark House

    Rêveur perdu dans ses mondes imaginaires, poseur de mots à ses heures perdues, il transporte ses ressentis dans sa valise pleine à craquer. Il titube, il trébuche parce qu’il est ivre, mais ivre de mots et de films. L’épouvante est sa base mais il est friand de tous les sous-genres.

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