Farang : Sam est un détenu exemplaire. À quelques mois de sa sortie de prison, il prépare assidument sa réinsertion. Lors d’une permission, son passé le rattrape et un accident ne lui laisse qu’un seul choix : la fuite. Cinq ans plus tard, il a refait sa vie en Thaïlande, où il a fondé la famille dont il a toujours rêvé. Mais Narong, le parrain local, l’oblige à plonger à nouveau dans la délinquance. Quand Sam veut tout arrêter, Narong s’attaque à sa famille… Sam va traverser la Thaïlande pour se venger de son bourreau.

Farang, Xavier Gens, 2023

Un an avant de réaliser le très polémique Sous la Seine, Xavier Gens nous offrait une petite leçon de cinéma d’action. Troquant la grisaille des banlieues françaises, pour le charme paradisiaque de la Thaïlande, Farang se révèle être un véritable coup de maître. Délaissant purement l’horreur pour embrasser l’action pure et dure, Xavier Gens montre encore une fois qu’il a encore beaucoup à nous montrer. Mais comment faire pour donner à un film d’action français, une patte artistique originale, sans tomber dans les clichés du genre ? La réponse est à trouver au travers des performances athlétiques impressionnantes de Nassim Lyes (Samir Barda) qui vient donner au film un uppercut de fraicheur ! Le travail de Jude Poyer en charge du design des scènes d’actions a considérablement porté ses fruits. On est en outre face à un film particulièrement violent, sanglant et bourré de testo !

Farang, Xavier Gens

Exit les scénarios complexes et philosophiques à la Martyrs, ici la violence n’a besoin d’aucune justification profonde pour se manifester. Regarder Farang, c’est avoir l’impression de visionner une version plus réaliste et honnête de John Wick, en Thaïlande. On peut féliciter le cinéaste qui est considérablement sorti de sa zone de confort aussi bien géographique que technique, pour nous proposer une œuvre coup de poing ! Farang ne fait pas dans la demi-mesure, et nous propose un film de vengeance sombre et efficace. La thématique de la réinsertion est également judicieusement abordée. Samir Barda, ancien détenu, est un homme condamné à la violence, peu importe le pays où il se trouve.

Farang, Xavier Gens

Il faut donc dire que l’Asie réussit bien à Xavier Gens, il ressort renforcer de ses précédentes expériences cinématographiques à l’étranger (Gangs of London notamment). Le résultat est à la hauteur de nos attentes, c’est une belle proposition de cinéma français qu’on nous propose. On est face à un film hybride qui mélange le réalisme du cinéma français à la technicité du cinéma coréen et japonais. Aucun temps mort ne nous est proposé dans Farang, c’est avec une hargne constante que notre héros plonge peu à peu dans une violence incontrôlable. Cela l’amènera à s’enfoncer les recoins les plus sombres et méconnus de la Thaïlande, un pays qui loin de ses plages paradisiaques abrite lui aussi de nombreux vices.

Farang, Xavier Gens

Il faut également souligner un casting général très talentueux et multiculturel, ainsi que l’excellente performance de Olivier Gourmet (Narong) que l’on voudrait plus souvent en rôle d’antagoniste ! Vous l’aurez compris, Farang ce n’est pas de la rigolade. Brutale, technique et émotionnelle, l’œuvre est un véritable espoir pour le cinéma d’action français. Décidément Xavier Gens sait constamment réinventer son cinéma, et ça, ça fait plaisir !


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