Sous la Seine : Été 2024, Paris accueille pour la première fois les championnats du monde de triathlon sur la Seine. Sophia, brillante scientifique, est alertée par Mika, une jeune activiste dévouée à l’écologie, de la présence d’un grand requin dans les profondeurs du fleuve. Elles n’ont d’autre choix que de faire équipe avec Adil, commandant de la police fluviale pour éviter un bain de sang au cœur de la ville.

Sous la Seine, en voilà un film qui a fait parler de lui ! Nanar d’une débilité absolue pour certain·e·s, et vrai film de série B à l’ancienne pour d’autres, on trouvait de tout à son sujet. J’avais donc une mission bien définie : regarder sans plus attendre ce film qui faisait tant polémique. Après l’excellent Farang, Xavier Gens opère un virage à 180 degrés, en nous proposant, non pas un film d’action survolté, mais un film de requin barré. Il faut dire que le pari était plutôt risqué, mais sacrément courageux. À l’approche des J.O. qui sont déjà à eux même une immense polémique économique et sociale, voir un requin bouffer des gens sur la Seine, n’a pas vraiment plu à notre cher gouvernement. Le pitch de base nous montre donc que Xavier Gens n’a pas perdu ce qui fait le charme de son cinéma : une approche thématique subversive.
On commence vite à perdre patience, et à désespérer de voir notre cher super requin. On note toutefois durant cette première partie une super parodie de notre chère Hidalgo interprété par une Anne Marivin absolument parfaite. Toutefois, au bout de la 40ème minute du long-métrage, un miracle se produit, et l’ennui se dissipe dans un carnage de sang et de membres arrachés aussi soudain qu’inattendu. C’est donc là qu’on se dit que le vrai film vient de commencer. La deuxième partie de Sous la Seine est un déferlement d’hémoglobine, de tripailles et de scènes anxiogènes, à l’image de la scène d’introduction. C’est cela qu’on voulait d’une série B mettant en scène un super requin : un chaos maitrisé, complètement fun ! On retrouve pour cette deuxième partie des scènes anxiogènes totalement efficaces. Xavier Gens sait utiliser l’environnement de la Seine à son avantage, pour créer un espace restreint, ou le requin peut surgir à tout moment. Les scènes de plongées sont esthétiquement très réussies, on se plait à suivre nos protagonistes dans les fonds d’un fleuve qu’on croit trop connaître.

Les 20 dernières minutes, qui correspondent à la scène du triathlon, nous offrent un spectacle grandiose. Xavier Gens se moque ouvertement de la classe politique en provoquant une attaque de requin en plein milieu de l’épreuve. Personne n’est épargné, aussi bien dirigeants que sportifs. On assiste à un déferlement de sang et à un torrent de cris qui s’achève sur un épilogue quasiment postapocalyptique. En résumé, Sous la Seine est un film qui se montre décevant en termes de divertissement, il se montre trop timide dans sa première partie, d’où les déceptions de nombreux spectateurs. Toutefois, on voit à travers cette production Netflix que Xavier Gens n’a pas perdu ce qui fait le charme de son cinéma : son inventivité. Si Sous la Seine souffre en outre d’un très grand problème de rythme, il se rattrape sur sa technicité et sur la qualité également des scènes de massacre qui sont sans retenues, même si certains CGI laissent à désirer. Ça fait du bien de voir nos politiques se faire malmener par une grosse bête sortie tout droit des eaux les plus polluées de France.

Sans concession, provocant, mais surtout totalement fun, le nouveau film de Xavier Gens est une série B foutrement efficace. S’il n’est pas un succès critique, il se révèle un succès en termes d’audience avec plus de 84 millions de visionnages. Cela fait donc de Sous la Seine le quatrième film non anglophone regardé sur la plateforme, et ce n’est pas rien. Ainsi, il est clair que la dernière production du cinéaste est un pari réussi, il parvient à rendre hommage au sous-genre du film de requin, tout en tirant son épingle du jeu. Il ne tombe pas dans le piège de l’hommage abusif et parvient à donner à son film une identité propre. Le film est disponible sur Netflix !

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