Réalisé en 1977, Emanuelle et les derniers cannibales (Emanuelle e gli ultimi cannibali) est l’avant-dernier film de la saga de Joe d’Amato et de la fameuse journaliste libre et libérée et force est de constater qu’indéniablement, elle l’est. Nous reviendrons très certainement un jour sur cette série de métrages, ce qui serait l’occasion de développer ce personnage. Mais nous pouvons dire, dans les grandes lignes, qu’Emanuelle (La sublime Laura Gemser) sait ce qu’elle veut et usera de ses charmes et de son intelligence pour se sortir de beaucoup de situations en les tournant à son avantage. En somme, une femme forte qui n’aura pas attendu l’aune des années 20’s pour montrer que la gente féminine peut en répondre à la masculinité et ce, ô miracle, sans forcer certaines caractéristiques qui en deviennent parfois de nos jours de véritables clichés et qui, au lieu d’appuyer des propos, les desservent. Mais ceci est une autre histoire…
Emanuelle, infiltrée dans un hôpital psychiatrique, découvre qu’une patiente a été ramenée d’Amazonie en présentant des symptômes de cannibalisme. Pensant tenir un sujet fort pour un article, elle décide de se rendre dans la forêt amazonienne en compagnie de Mark Lester (interprété par Gabriele Tinti) ainsi que d’une bonne sœur et d’un guide pour en apprendre plus. En chemin, iels rencontreront un couple adapte de la chasse qui a des motivations secrètes et troubles.
À l’entame du titre, et connaissant la réputation sulfureuse de Joe d’Amato pour le craspec et le crapuleux, nous serons étonné·e·s de constater que le film, outre quelques effets gores, reste au final assez soft dans sa première partie. Il préfèrera se concentrer sur le côté aventure et l’érotisme. D’aventures, il en sera question même si le public pourra reprocher un côté redondant à voir tou·te·s ces protagonistes se contenter de marcher encore et encore à travers la jungle pendant à peu près la moitié du métrage. Mais le deuxième point, à savoir l’érotisme, contrebalance aisément cet ennui. Car d’Amato agrémente beaucoup son film de séquences érotiques plutôt douces qui ne sont pas pour déplaire.
Comme dit plus haut, Emanuelle est une femme libre et libérée et le montre sous toutes les coutures avec certain·e·s membres de l’expédition, hommes et femmes comprises. Plus-value de ces scènes, la musique d’ambiance accompagnant ses ébats composé par Nico Fidenco, baignant l’ensemble d’une aura sensuelle et ne virant jamais dans le voyeurisme malsain.
La fin du film change de ton avec plus de scènes choc (viol collectif, couteau planté dans les parties intimes) mais Emanuelle et les derniers cannibales reste l’œuvre la plus sage de la saga. Malgré les défauts qui peuvent se présenter, ce film est un plaisir pour tout·e·s les fans de cinéma bis en recherche d’originalité à voir sur Freaks On !
